Préambule
Si les végétaux, arbres ou arbustes, sont bien choisis en fonction des contraintes de volume disponible, des objectifs paysagers et des usages du lieu, les tailles d’entretien peuvent très bien être inutiles ou notablement réduites.
Pourquoi planter un arbre de grand développement dans une rue étroite, encombrée de réseaux aériens et de véhicule en circulation ou stationnement ? Pourquoi installer devant la fenêtre du rez-de-chaussée un arbuste pouvant atteindre 2m de haut ? Autant utiliser la diversité végétale existante, chaque fois que possible, comme essaie de le promouvoir l’arboretum de La Petite Loiterie !
Cependant, les tailles d’entretien ont leur utilité dans de nombreuses situations, pour atteindre certains objectifs :
- souhait de créer des formes architecturées, pour structurer le paysage (arbres en rideau par exemple), ou pour s’accorder au style du jardin (formes en nuages dans un jardin d’inspiration japonaise…),
- amélioration des aspects décoratifs (floraison, fructification, couleur des rameaux…),
- conservation de la variété greffée,
- homogénéisation des formes et dimensions au sein d’un ensemble,
- limitation du vieillissement de certaines essences (genêt à balai par exemple),
- …
… et aussi maintien dans un volume donné de végétaux mal choisis au moment de la plantation !
Les arbustes
Le choix a été fait dans l’arboretum de présenter pour tous les taxons d’arbustes présents non seulement un sujet non taillé, pouvant exprimer librement son plein développement, mais aussi autant de sujets que de modalités de taille d’entretien possibles et souhaitables en fonction des objectifs fixés (voir l’expérimentation sur les arbustes).
En effet, il est tout à fait possible d’appliquer à la taille des arbustes le concept de gestion différenciée des espaces verts : pour une essence donnée, les techniques de taille et la périodicité des passages peuvent varier selon le niveau d’entretien recherché et de moyens disponibles.
En voici un exemple, à partir d’une plante courante, le forsythia, planté dans différentes situations :
- devant un édifice public de prestige, il est taillé chaque année en éclaircie, sitôt la fin de sa floraison,
- dans un jardin un peu moins important, il peut n’être taillé que tous les 2 ou 3 ans, toujours en éclaircie, et sitôt la fin de sa floraison,
- dans un site encore plus secondaire, la taille peut se faire aussi tous les 2 ou 3 ans, en éclaircie toujours, mais en hiver cette fois-ci, quand les jardiniers sont plus disponibles,
- dans un massif dense sur les talus d’une rocade, la taille peut se réduire à un recépage tous les 6 à 8 ans, pour régénérer les parties aériennes, et effectuer un nettoyage complet du site,
- en isolé au milieu d’une grande pelouse, la taille devient inutile, ou se réduit à la suppression éventuelle de branches mortes ou cassées accidentellement.
Nous ne proposons pas bien sûr dans cet exemple les tailles à la cisailles pratiquées à mi-hauteur de l’arbustes au cours de l’hiver, bien qu’elles soient souvent appliquées, tant dans les espaces publics que dans les jardins privés !
Il est néanmoins prévu dans l’arboretum de tailler ainsi quelques arbustes, pour montrer à quel point cette technique est inappropriée…
Chacune de ces modalités présente des avantages (qualité de la floraison, maîtrise de l’encombrement de la plante, port naturel, intervention minimale ou à une période calme…) et des inconvénients (temps à passer, branches à évacuer, floraison moins spectaculaire…). Il s’agit simplement de choisir celle qui convient le mieux au cas particulier à traiter.
Les arbres
Concernant la quasi totalité des arbres du parc lui-même, il n’est pas prévu de tailles d’entretien autres que la réparation d’éventuels accidents.
Les exceptions à la règle sont les sujets conduits en têtard, comme cela se pratiquait autrefois dans de nombreuses régions, et les arbres conduits en port architecturé régulier, plantés à proximité des bâtiments pour la plupart.
Pour ces derniers, l’objectif est de montrer les techniques classiques de taille régulière :
- tonte une ou deux fois par an,
- coupe sur tête de chat, chaque année,
- coupe sur prolongement,
- taille en réduction – éclaircie, sur relais potentiel (ou tire sève).
Les essences les plus souvent utilisées pour ces types de taille sont bien sûr présentes (tilleul, marronnier, platane, charme…), mais aussi d’autres, moins courantes mais potentiellement aussi intéressantes sur le plan technique et d’un point de vue paysager (liquidambar, charme houblon, cornouiller mâle…). Il s’agit à la fois d’expérimentation et de démonstration, comme souvent dans les arboretums.